Journée d’études
organisée par la Société des Amis du Musée de l’Armée
et L’Association des Amis des Archives diplomatiques,
avec le soutien du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères
et de la société d’histoire générale et d’histoire diplomatique (SGHD)
Lieux :
Matin Musée de l’Armée, auditorium Austerlitz Hôtel national des Invalides 129 rue de Grenelle 75007 Paris | Après-midi Conseil supérieur du Notariat |
Accès au musée de l’Armée (matin) : L’accès se fera par la grille d’honneur donnant sur l’esplanade des Invalides à partir de 11 h. Afin d’éviter une attente liée à l’afflux des touristes, une file spéciale est aménagée à l’attention des participants à la journée d’études à gauche de la grille d’honneur.
Comité d’organisation :
Société des Amis du musée de l’Armée
- Isabelle Richefort, présidente de la SAMA
- Jean-Paul Amat, rédacteur en chef de la revue de la SAMA
Association des Amis des Archives diplomatiques
- Denis Bauchard, président de l’association
- Isabelle Nathan, co-secrétaire générale de l’association
Présentation
Le XXe siècle a vu l’écroulement brutal de trois empires dont les signes de faiblesse étaient cependant de plus en plus évidents. La Ière guerre mondiale a été fatale au camp des vaincus parmi lesquels se trouvaient l’empire austro-hongrois et l’empire ottoman. Ceux-ci se trouvaient déjà de plus en plus contestés par l’éveil des nationalismes qui se propageait depuis le siècle précédent. Les vainqueurs imposèrent aux vaincus un découpage des frontières qui répondaient plus à leurs intérêts qu’à la prise en considération des revendications nationales parfois contradictoires. L’implosion de l’URSS en 1989 s’est déroulée moins par la pression irrésistible de mouvements nationaux qu’en raison de la volonté des hiérarques communistes de se partager un empire ingérable. Les frontières tracées dans le passé par un pouvoir communiste, qui n’avait jamais imaginé une telle situation, avaient un caractère souvent artificiel et contenaient en germes de potentiels contentieux.
Ces opérations de dislocation, les deux premières datant d’un siècle, la troisième plus récente, ont laissé derrière elles des bombes à retardement dont certaines ont contribué au désordre international, voire aux guerres d’aujourd’hui. Le retour des guerres balkaniques, l’agression russe contre l’Ukraine et la Géorgie, le conflit du Haut Karabakh, la question palestinienne et la guerre à Gaza ont leurs racines dans la façon dont ont été tracées « des lignes dans le sable » lors de l’implosion des Empires. Le poids de l’Histoire semble plus que jamais faire sentir son influence sur le désordre international que nous vivons.
Comprendre les motivations des politiques qui ont démantelé les empires et envisager les autres scenarios qui auraient été possibles permettrait il d’apaiser les conflits potentiels ou actifs d’aujourd’hui ? Compte tenu du contexte actuel, des modifications dans le tracé des frontières actuelles sont-elles envisageables de façon réaliste ? Telles sont les réflexions qui pourraient être menées au cours de ce colloque qui réunira universitaires, militaires, diplomates et journalistes intéressés dans les questions de défense. On évoquera aussi les mobilités et les coopérations transfrontalières (frontières favorisant les échanges).
Programme.
Le programme se décline en trois tables rondes de trois à quatre intervenants, l’un de ces intervenants étant sollicité au titre de grand témoin (d’une négociation, d’un événement significatif …).
11h10 – Mot d’accueil des présidents des associations organisatrices
Présentation cartographique par Jean-Paul Amat, professeur émérite des universités et Michaël Georges, ingénieur géographe
11h25 – Intervention liminaire : La nostalgie des empires par Georges-Henri Soutou, de l’Institut
11h40 -La disparition de l’Autriche-Hongrie
Modérateur – Jean-Paul Bled, professeur émérite des universités
- Témoignage – La guerre de Yougoslavie, les accords de Dayton-Paris et la conférence de Rambouillet, par Frédéric du Laurens, ancien ambassadeur
- La naissance de la Tchécoslovaquie : la nécessaire déconstruction des légendes complotistes, par Antoine Marès, professeur émérite des universités (Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
- Les frontières hongroises dans les documents diplomatiques franco-hongrois dans les années 1950, par Gergely Fejérdy, docteur en histoire, directeur scientifique de la Fondation Otto de Habsbourg, professeur à l’université catholique Peter Pazmany, Budapest
12h40 – Fin de la première partie – Déjeuner libre
Déjeuner libre. Possibilité de déjeuner au carré des Invalides, cafétaria du Musée
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14h30 – Le démantèlement de l’Empire ottoman
Modérateur – Jean-Paul Chagnollaud, professeur émérite des universités, directeur de la revue Confluences Méditerranée
Introduction : Un empire en sursis, des nations en gestation, 1876-1923 , Edhem Eldem, professeur à l’université de Columbia – intervention pré-enregistrée
- De la déclaration Balfour à la création de l’Etat d’Israël, par Éric Danon, ancien ambassadeur en Israël, 2019-2023
- La politique néo-ottomane d’influence d’Erdogan dans l’espace pan-turc, par Dorothée Schmid, directrice de recherche à l’Institut français des relations internationales (IFRI), responsable du programme «Turquie contemporaine»
- L’Irak victime du démantèlement de l’Empire ottoman ?, par Loulouwa Al Rachid, Chercheuse et consultante, co-directrice du programme sur les relations civilo-militaires dans les pays arabes, Centre Carnegie pour le Moyen-Orient
15h45 – Pause
16h – L’implosion de l’URSS.
Modérateur : Michel Foucher, géographe et ancien ambassadeur
Témoignage : Au plus près de Maïdan, par Alain Rémy, ancien ambassadeur en Ukraine (2011-2015)
- La décomposition de l’URSS entre désir d’émancipation et nostalgie de l’Empire, par Nicolas Chibaeff, directeur des Archives diplomatiques, diplomate en poste à Moscou en 1989-1992
- Le Caucase : laboratoire des fins d’empires, par Claire Mouradian, directrice de recherche émérite, EHESS
- Vladimir Poutine a-t-il l’ambition et les moyens de reconstituer l’Union soviétique ? Général Perruche, ancien directeur général de l’Etat major de l’UE (ENUE)
17h30- clôture
Intervention conclusive : Henry Laurens, professeur au Collège de France, chaire d’histoire contemporaine du monde arabe
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Cocktail – sur réservation (participation de 25 €)