Conférence le 10 juin à 18h
Le diplomate, acteur et témoin du changement Par Claude BLANCHEMAISON, ancien ambassadeur
à Paris, ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, 37 Quai d'Orsay
En savoir plusCréée en 1986, l’Association des Amis des Archives diplomatiques, reconnue d’intérêt général, contribue à l’enrichissement des fonds patrimoniaux en se portant acquéreur de documents précieux en vente publique, dont elle fait don aux Archives du ministère des Affaires étrangères. Plus généralement, elle aspire à favoriser la connaissance et le rayonnement des Archives diplomatiques, en organisant, notamment, un cycle annuel de conférences, occasion d’échanges et de rencontre entre diplomates, historiens, étudiants et tout public intéressé par l’histoire, en écho à l’actualité de notre temps.
Le motif choisi pour ce logo est inspiré d’un objet très emblématique, l’encrier dit « de Talleyrand », réalisé par l’orfèvre Odiot en 1819. L’objet est aujourd’hui au Quai d’Orsay, posé sur le bureau du ministre des Affaires étrangères. Mais il figure aussi au centre du tableau de Dubufe représentant les diplomates réunis en congrès à Paris en 1856 pour mettre fin à la guerre de Crimée. Le tableau est aujourd’hui visible à l’hôtel des Affaires étrangères, où il a été déposé dans les années 2010 par le musée du château de Versailles.
Entre l’objet dans son état actuel et sa représentation par Dubufe, le graphiste a noté une différence majeure : les deux sphinges bordant l’encrier représenté sur le tableau ont manifestement disparu. Le logo animé de l’Association met en scène cette disparition, une disparition que le graphiste a choisi d’interpréter dans un sens symbolique.
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ASSOCIATION RECONNUE D’INTERET GENERAL
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Montée sur douze pattes à griffes, la terrasse de l’encrier dit « de Talleyrand », à laquelle le logo de l’Association fait référence en reprenant le dessin de quelques-unes des figures qui la composent, est le théâtre d’une énigmatique disparition : celle des deux sphinges qui reposaient encore sur leur socle de vermeil en 1856, date de la représentation peinte de l’encrier par Édouard Dubufe dans le tableau Le Congrès de Paris exposé au Quai d’Orsay.
L’animation du logo des Amis des Archives diplomatiques donne à voir cette disparition : la vue de l’encrier peint par Dubufe s’enchaîne à celle de l’encrier fidèlement reproduit en 3D, dont le modèle se trouve aujourd’hui, posé sur le bureau du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. Cet objet d’orfèvrerie, conçu en 1819, a servi en 1856 à signer le traité de Paris, conservé aux Archives diplomatiques à La Courneuve, mettant fin à la guerre de Crimée.
Une chose est sûre (si l’on se fie à la logique œdipienne), les sphinges ne peuvent disparaître sans que réponse soit apportée à leur énigme. Et c’est sous le signe de cette disparition du muthos au profit du logo (sans « s »), que l’animation ouvre un écart entre la croyance qu’une énigme nous serait posée, celle du « sens » énigmatique du logotype, et la certitude que cette énigme a déjà trouvé une résolution, en images, dans le passage de l’image peinte de l’encrier à l’image de synthèse du même encrier plus d’un siècle et demi plus tard.
Cet écart, opéré par l’animation, révèle la nature double du logotype, à la fois comme archive et comme producteur d’archives. Il réinscrit dans son corps graphique, d’une part, une image picturale, renvoyant ainsi à la manière dont les peintres font résonner, sur leurs toiles, plusieurs images enfouies ; c’est-à-dire à la manière dont, par exemple, le Congrès de Paris peint en 1856 « archive » le Congrès de Vienne dessiné en 1815 qui, lui-même, « archive » la représentation de la ratification du traité de Münster de 1648. Et d’autre part, il s’inscrit sur un support qui, une fois marqué du sceau des Amis des archives diplomatiques, devient potentiellement une future archive de l’Association. Le logotype entre alors en écho dans et avec ce lieu d’expérience, à la fois historique et esthétique, qu’est l’archive.
Tel serait le « sens » virtuel de ce logotype, la réponse fictive à l’énigme hypothétique des sphinges disparues. Comme un palimpseste, il est un marqueur « marqué » de temps au cours duquel ou desquels ont lieu aussi bien les négociations diplomatiques en temps de guerre que les collectes d’archives par l’historien qui écrit et réécrit son histoire. Il suggère et suspend le passage d’un temps qui, en d’autres termes, fait couler l’encre par-delà le sang.
Hédi Jeleff, graphiste