Un nouveau regard sur la tradition des diplomates-écrivains, brillamment incarnée dans l’entre-deux-guerres, par Paul Claudel, Alexis Léger (Saint-John Perse) et quelques autres …
Les diplomates aiment écrire. Si ce n’était pas le cas, ils auraient choisi un autre métier. Écrire a toujours été une partie essentielle de leur mission, et l’un de ses grands plaisirs. L’écrivain6diplomate est un écrivain de métier auquel est confiée, temporairement, une mission diplomatique. Le diplomate-écrivain est, quant à lui, un diplomate qui trouve dans son expérience professionnelle le terreau d’une production littéraire ou historique. L’écriture dilate, à l’évidence, dans le diplomate le « héros ». Elle prolonge son action diplomatique via les mémoires, les essais ou les biographies de personnalités emblématiques, où il partage une expérience et une vision. Mais c’est sans doute la France qui a porté au plus haut l’image de l’écrivain-diplomate. Les voûtes du Quai d’Orsay semblaient abriter non seulement une des premières diplomaties du monde, mais la première maison d’édition de France et d’Europe. Certes, il y eut Chateaubriand au XIXe siècle, mais au début du XXe siècle, Claudel, Alexis Léger (Saint-John Perse), Giraudoux firent briller la littérature française à son firmament. Il y eut ensuite rOMAIN Gary ou encore Pierre-Jean Rémy.
Le goût de l’ailleurs, l’attrait pour l’exotisme, l’expérience diplomatique mais aussi l’amour du métier et le souci de transmettre un témoignage (à défaut de bénéficier du recul historique) ont nourri des œuvres de fiction ou engendré des fresques historiques ou biographiques de grande qualité.
Diplomate belge et ambassadeur (hon.) de SM le Roi, Raoul Delcorde est professeur invité à l’Université catholique de Louvain, membre titulaire de l’Académie royale de Belgique et membre associé de l’Académie des sciences d’outre-mer à Paris. Il est auteur ou co-auteur d’une dizaine de livres dans le domaine de la diplomatie et des relations internationales et auteur d’un grand nombre d’articles.